La pertinence du message de MLK pour aujourd’hui

 

La pertinence du message de Martin Luther King aujourd’hui, c’est, me semble-t-il, qu’il nous montre l’à-propos de l’Evangile de Jésus-Christ dans la vie de tous les jours. Il nous montre comment faire face aux forces du mal et comment œuvrer pour la justice, la paix et la fraternité. Il nous montre comment aimer nos ennemis.

Nous sommes mandatés par Dieu pour résister au mal, nous dit King (cf. Rm 12.14,17-21). La non violence qu’il prône n’est pas une non résistance au mal, mais c’est bien une résistance non violente, un effort de « vaincre le mal par le bien ». Pour King, c’est Christ qui donne l’esprit et la motivation, et Gandhi la méthode. Et il explique cette approche de la non violence active en six points :

1) Ce n’est pas une méthode pour les lâches mais pour les forts : elle implique qualité spirituelle et courage personnel.

2) Elle ne cherche pas à humilier l’adversaire mais à gagner son amitié et sa compréhension. Convaincre et non vaincre. Le but est toujours la réconciliation.

3) Elle attaque les forces du mal plutôt que les personnes qui commettent le mal. De même, la victoire sera celle de la justice et de l’amour, et non celle de telle ou telle personne.

4) Elle implique l’acceptation de la souffrance sans désir de vengeance. Le sacrifice de soi est la meilleure preuve d’une volonté de servir l’humanité.

5) Elle évite non seulement la violence extérieure du corps mais aussi la violence intérieure de I’esprit. La norme de l’agir chrétien est l’amour.

6) Elle se fonde sur la conviction que l’univers est à la recherche d’une harmonie morale qui sera faite de justice et de liberté, Dieu lui-même est aux côtés de ceux qui luttent pour cette justice et cette liberté

C’est ainsi que King est toujours soucieux d’employer des moyens adaptés à la fin poursuivie. Pour beaucoup de gens, la fin justifie les moyens. Ce n’est le cas ni pour King, ni pour l’éthique chrétienne. On ne peut atteindre des buts justes par des moyens injustes ou mauvais, démontre-t-il. En effet, les moyens représentent la semence et la fin représente l’arbre. Ce qui donne un sens à notre résistance et à notre non violence active, c’est le but final de la réconciliation et de la fraternité.

Si King et son mouvement, qui, au fond, était l’aile radicale de l’Eglise noire américaine, ont embrassé ces principes de la résistance non violente, c’est qu’ils y ont trouvé un instrument efficace d’amour et de justice. « La non violence est plus qu’une technique passagère, plus qu’un moyen d’action, c’est une manière de vivre, c’est une foi « , dit-il à Paris en 1965

La justice, ou l’amour en action

King est très conscient que le mal et le péché n’ont pas qu’une dimension individuelle mais également collective. Aussi démontre-t-il qu’il faut résister à ces formes sociales et collectives du mal et du péché que sont le racisme, le matérialisme, l’exploitation économique, la domination politique, le militarisme, et tout ce qui amoindrit la personne humaine.Pour King , la justice est l’amour en action, l’amour corrigeant tout ce qui s’oppose à lui. Il a donc passé sa vie toute entière à œuvrer pour la justice. Il fallait en finir avec l’oppression dans le pays de la liberté. Il fallait en finir avec la ségrégation et le racisme dans un pays fondé sur les droits de l’être humain. C’est pourquoi non seulement des boycotts, des marches et des « sit-in» furent organisés, des démarches engagées à tous les niveaux, mais aussi des veillées de prière pour soutenir ces actions.

Une pensée toujours actuelle

Ces maux étant toujours présents de nos jours dans nos sociétés, nous ne pouvons qu’en conclure que la théologie et la pratique de King sont plus que jamais d’actualité.

Pasteur William HATTON

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